Entrepreunariat

Avec deux espaces dédiés à l’entrepreneuriat, ESTIA Entreprendre propose un panel de services complémentaires pour les entreprises en phase d’amorçage et d’accélération (incubateur, pépinière, hôtel d’entreprise), contribuant au développement économique du territoire. Ce programme d’accompagnement vise également à promouvoir concrètement l’entrepreneuriat auprès des étudiants et chercheurs de l’école.

 

 

David BRANELLEC, diplômé de l’ESTIA en 2014, a récemment intégré la pépinière IZARBEL pour la poursuite de son aventure entrepreneuriale, débutée à Paris il y a 2 ans. Fondateur de DEEPFISH, il s’est attaqué à la problématique du recrutement pour proposer une solution digitale automatisée aux talents et aux entreprises, accélérant ainsi les processus de recrutement.

Il revient sur la construction de son projet, son parcours professionnel, et son retour vers l’ESTIA pour la maturation de son offre. 

Quel a été ton parcours lorsque tu étais étudiant à l’ESTIA ?

« Avant d’arriver à l’ESTIA, j’étais passé par une prépa TSI en Bretagne. Ayant eu de bons retours de l’ESTIA de la part d’anciens élèves de ma classe préparatoire, j’ai tenté le concours d’entrée. J’ai été rapidement convaincu par l’aspect généraliste : les choses évoluent tellement vite dans le milieu de l’industrie que j’ai voulu garder une vision globale pour ne pas me fermer de portes en me spécialisant d’office.

 

L’essentiel de mon apprentissage s’est fait grâce aux stages : c’est comme ça que j’ai pu forger mon propre parcours. En première année, j’ai intégré Airbus où j’ai découvert toute la chaîne d’assemblage d’un avion. Cela m’a permis d’avoir une vision globale et de m’immerger dans des équipes pour y découvrir les différents postes. En deuxième année, j’ai voulu prendre le contre-pied et découvrir de plus petites structures. J’ai rejoint l’équipe de Fiiiish, société bretonne spécialisée dans la fabrication innovante de leurres de pêche, en tant que stagiaire assistant commercial. J’y ai développé de toutes nouvelles compétences, beaucoup plus transversales, notamment d’un point de vue business et prise de décisions stratégiques.

Enfin, pour mon stage de fins d’études, j’ai occupé un poste d’ingénieur d’affaire en région parisienne : je suis sorti de ma zone de confort et j’ai pu encore mieux appréhender la relation commerciale, par exemple. Tous ces stages m’ont permis de bénéficier d’un solide apprentissage par l’action.

 

En parallèle, pendant mes trois ans à l’ESTIA, j’ai eu une curiosité grandissante pour l’entrepreneuriat. J’ai participé à plusieurs événements comme les start-ups weekend qui existaient à l’époque. Ça m’a permis d’avoir une première approche de l’entrepreneuriat mais je n’avais pas encore d’idée précise pour me lancer dans un projet. »

 

Comment s’est déroulée ton insertion professionnelle et le développement de ton projet d’entreprise ?

« Juste après l’obtention de mon diplôme, j’ai rejoint la start-up parisienne Captain Contrat. J’étais leur premier salarié commercial dans une équipe de 5 personnes et ça me plaisait d’être au sein d’une petite entreprise pour participer aux prises de décision. J’ai vu la belle croissance de l’entreprise : à mon départ, nous étions passés à 35 collaborateurs. J’y suis resté pendant deux ans et demi, j’y ai construit mon expérience.

 En parallèle, j’ai participé aux lancements de différents projets pour murir une idée d’entreprise concrète et surtout durable. Je me suis alors associé en 2017 à Martin JEANNOT, ingénieur ECE, pour créer DEEPFISH.

 Nous sommes partis du constat qu’il y a de nombreux secteurs où le marché de l’emploi comptent plus d’offres que de demandeurs. Nous avons alors voulu proposer une plateforme qui inverse le rapport classique recruteur-candidat et qui accélère les processus de recherche d’emploi du point de vue des commerciaux et la recherche de talents pour les entreprises. Pour le moment, nous avons ciblé les commerciaux en ESN (entreprises du service numérique), expert en technologies informatiques très demandés sur le marché de l’emploi. 

 

Comment fonctionne la solution de DEEPFISH et où se positionne l’innovation ?

Le talent s’inscrit via son compte LinkedIn et en complément, nous lui faisons remplir un questionnaire pour recenser ses critères et conditions de job idéal (localisation, salaire…) L’intérêt est de notifier au talent des opportunités qui lui correspondent à partir d’un taux de compatibilité atteignant minimum les 80 % entre employeurs et talents. C’est un véritable outil de veille fait pour les talents et à disposition des entreprises qui recrutent.

C’est une innovation d’usage : par rapport à un cabinet de recrutement classique nous nous affranchissons de plusieurs procédures. Nous voulons faire matcher le recrutement avec les nouveaux modes de consommation des individus. Les échanges entre candidats et entreprises sont plus directs et plus transparents.

 

Quels sont, selon toi, les apports de l’ESTIA dans ton parcours d’entrepreneur ?

A l’ESTIA, les élèves peuvent entretenir une fibre entrepreneuriale. On nous donne le goût d’apprendre à apprendre. On y développe une curiosité intellectuelle : on nous interroge sur le fonctionnement de tout type de produits ou de systèmes. Je pense que c’est propre au métier d’ingénieur mais l’ESTIA l’exploite bien dans sa formation : à la fois dans ses cours et dans les événements qu’elle organise dans ce cadre (24h de l’innovation, séminaire d’entrepreneuriat). Je n’ai pas bénéficié de tous les outils qu’il y a maintenant mais je trouve essentiel que cela se soit développé.

Au-delà de l’ESTIA, il me semble que la formation d’ingénieur généraliste est idéale pour un futur entrepreneur : c’est une excellente méthode pour avoir une vision du marché et une vision de fonctionnement (outils et processus).

 

Où en es-tu actuellement avec DEEPFISH et quels sont vos objectifs d’ici la fin de l’année ?

Nous nous autofinançons depuis le départ, c’est-à-dire que nous sommes rentables. C’est quelque chose qui était essentielle pour notre bon développement. En résumé je dirai que nous sommes une TPE à esprit start-up. Nous réfléchirons à une levée de fonds pour accélérer la croissance en 2020 mais ce n’est pas d’actualité pour cette année.

A ce jour, nous recensons plus de 2 500 talents utilisateurs et 100 entreprises inscrites.  Nous nous sommes fixé un objectif de 200 000 € de Chiffres d’Affaire d’ici fin 2019 et nous accueillons une alternance spécialisée en recrutement à partir de septembre.