Entrepreunariat

Avec deux espaces dédiés à l’entrepreneuriat, ESTIA Entreprendre propose un panel de services complémentaires pour les entreprises en phase d’amorçage et d’accélération (incubateur, pépinière, hôtel d’entreprise), contribuant au développement économique du territoire. Ce programme d’accompagnement vise également à promouvoir concrètement l’entrepreneuriat auprès des étudiants et chercheurs de l’école.

 

 

Yann Echeverria est le fondateur de la société Elqano. Il a intégré l’incubateur d’Estia Entreprendre en octobre dernier. Il nous présente son parcours et son projet.

Quel a été ton parcours avant de te lancer dans l’entrepreneuriat ?

Après des études d’ingénieurs au sein de l’UTT de Troyes, j’ai travaillé sept ans chez Procter & Gamble. J’ai intégré l’entreprise tout d’abord en sage à Paris, puis j’ai été embauché au siège europe en Suisse pour concevoir des logiciels de collaboration pour la partie d’activité concernant la gestion de la supply chain. C’est lors de cette première expérience que j’ai eu l’idée du projet d’Elqano.

Comment a émergé l’idée d’Elqano ?

Dans le cadre de mon travail chez P&G j’ai pris conscience d’une problématique forte concernant le partage des connaissances au sein de l’entreprise. Je raconte régulièrement la même anecdote : une collègue travaillant depuis six mois sur une étude de marché, s’est rendu compte en prenant un café qu’une équipe travaillait déjà sur le sujet et disposait d’informations qu’elle avait eu du mal à recueillir. Je me suis dit qu’il y avait une piste à creuser pour offrir aux entreprises un outils de partage d’information, pratique et facile d’utilisation.

Pendant un an j’ai travaillé seul sur le développement du projet tout en étant salarié.

Quel est exactement le concept d’Elqano et comment a-t-il évolué ?

Dans la première phase du projet Elqano se présentait comme un moteur de recherche avec différents filtres permettant de tagger les documents existants avec des mots clés pour faciliter leur recherche. Ce type de logiciel existait dans les entreprises mais pas exactement de cette manière. Nous essayons de prendre en compte le langage spécifique de chaque client. C’est le point dur du projet et ce qui nous permet aussi d’améliorer nos résultats.

Un premier test du logiciel a été réalisé avec Bearing Point, notre client. Malgré de bons résultats en terme technologiques (mécanisme de tagging), nous sommes aperçus qu’il y avait peu d’usage du logiciel.  75% des employés préfèrent poser une question à leur collègue plutôt qu’utiliser une interface

Cela nous a conduit à une seconde phase de développement du projet qui correspond à une phase de structuration de la société. Pour poursuivre l’aventure je me suis associé avec des développeurs et deux anciens collègues qui assurent la partie commerciale. Aujourd’hui nous sommes cinq associés. J’ai également pris la décision de revenir m’installer en France et plus particulièrement au Pays Basque où j’ai des attaches familiales.

Enfin sur l’aspect technologique pur, nous avons changer le mécanisme du logiciel. La nouvelle version d’Elqano est un ChatBot qui permet aux employés de rassembler instantanément les connaissances et expertises de leurs pairs et de casser les silos en entreprise, sans mettre en péril la sécurité des données confidentielles. Il fonctionne en quatre étapes :

  1. Chaque employé peut poser une question au Bot. Exemple : « Quelqu’un a-t-il un rapport de recherche sur le sujet X dans le secteur Y ?»
  2. Le Bot analyse la question, puis se connecte aux systèmes de gestion documentaire existant pour trouver qui a la réponse.
  3. La question est redirigée vers l’employé qui a la réponse. Il se sent responsable de répondre pour aider un de ses collègues.

La réponse est sauvegardée et alimente une base de données de connaissances disponible pour le reste de l’organisation 

 

Où en est le projet à ce jour ?

Cela fait deux ans et demi que je travaille sur Elqano. La structure juridique en SAS a été créé il y a 18 mois et est localisée au Pays Basque. Nous collaborons toujours avec notre premier client, Bearing Point qui nous permet de déployer la solution auprès de plus de 1 000 utilisateurs. Enfin nous commençons la commercialisation auprès de grandes entreprises nationales.

Pourquoi avoir choisi l’incubateur de l’ESTIA pour développer le projet.

En venant m’installer pour un an j’ai découvert un environnement propice pour cette aventure, et une région sûrement attractive pour recruter des développeurs. L’écosystème ESTIA est particulièrement propice à la création de connexions pour des personnes travaillant sur des sujets complexes.

Je peux également m’appuyer sur les connaissances et savoir-faire en termes de recherche de financement de l’équipe Estia Entreprendre qui m’accompagne. C’est vraiment un accompagnement pointu et bienveillant qui m’a permis d’évoluer vers une logique plus gestionnaire de mon projet.

Aujourd’hui mon principal point d’attention est la recherche de clients, point essentiel pour le développement d’Elqano. Ce sera peu être un élément plus difficile dû à la faiblesse des grands groupes dans la région. La création et l’animation de mise en relation entre start up et grands groupes est peu être une piste de développement pour l’écosystème.

Quelles sont les perspectives pour Elqano ?

Nous avons à ce jour des financements via la BPI, une prêt d’honneur d’Aquiti, du crédit bancaire, qui nous assure une base solide. Nous visons pour 2020 la signature de trois nouveaux contrats avec des grands groupes avec un focus sur les entreprises industrielles, le conseil, l’audit, les entreprises de services informatiques et d’ingénierie et du secteur pharmaceutiques. 

Pour la solution technologique, nous souhaiterions pouvoir investir en R&D pour faciliter la lecture de la réponse liée aux recherches de document. Pour cela nous aimerions engager un partenariat avec un laboratoire de recherche public qui travaille sur de l’analyse sémantique et le traitement automatique du langage naturel.

Enfin nous envisageons une levée de fin pour fin 2020.