La société HEXA surfboard a rejoint la pépinière Olatu Leku fin 2019.  Rencontre avec Sylvain Fleury, l'un des fondateurs de la société. 

Comment est née l’aventure HEXA surfboard ?

A l’origine du projet il y a un groupe d’amis passionnés de surf, de glisse. En pratiquant nous nous sommes intérrogés sur la manière dont sont fabriqués les planches de surf. Nous avons fait le constat qu’elles étaient constituées de matériaux très polluants (95% de matière non recyclable issue de l’industrie pétro chimique), généraient des transports avec beaucoup d’intermédiaires et surtout beaucoup de déchets à chaque étape. Elles sont recouvertes de fibre de verre composé de résine à 50% biosourcée. En poursuivant nos recherches nous avons découvert les démarches de Notox qui nous inspirent beaucoup et les possibilités offertes par l’impression 3D, qui peut être une réelle alternative pour la production. Cet outil permet la fabrication de structure de planche en fabrication additive, diminuant les pertes de matière et permettant l’utilisation de nouveaux matériaux comme le bio plastique généré à partir d’amidon de maïs. Nous pourrions même envisager à long terme l’utilisation des déchets plastiques pour les bobines d’impression.

Toutes ces réflexions ont fait émerger Hexasurfboard pendant que nous étions étudiants. Nous y avons donc travaillé à deux dès septembre 2018, en parallèle avec les filières entrepreneuriat de nos écoles d’ingénieurs Ensta Paris et Central Lyon. Après des stages en conseil et au sein de grandes entreprises nous avions la volonté d’être plus opérationnel et d’être porteur de solutions.  Hexasurfboard a ainsi commencé avec deux personnes Léo Bouffier et Sylvain Fleury. Nous sommes aujourd’hui trois avec Mylène Wang. 

Comment s’est développé le projet depuis ?

 De septembre à fin mars 2019 nous avons mené une étude de marché et façonné un premier business model. Cela nous a permis d’affiner notre positionnement. Hexasurfobard vise aujourd’hui à offrir une planche personnalisée dans un esprit éco responsable. Dès avril 2019 nous sommes passé à plein temps sur le projet et nous nous sommes attelés aux travaux de prototypage, R&D et teste pour améliorer la planche. Nous avons un défi sur le poids de la planche produite et les process de fabrication. Nous y avons travaillé à Paris au sein de l’accélérateur de Polytechnique. Nous avons également effectué un voyage en Californie pour rencontrer des shapers, associations, distributeurs, surfshop et mieux comprendre les différents maillons de la chaine de fabrication et la chaine de valeur. Deux axes clés en sont ressortis : le choix de la vente directe et la nécessité de nous appuyer sur les communautés pour notre stratégie marketing. A partir de là il nous a paru important de nos localiser dans un endroit proche des pratiquants de surf.

Comment s’est déroulé votre installation au Pays Basque et au sein d’Olatu Leku ?

 Notre rencontre avec la CCI et la visite d’Olatu Leku nous a convaincu et nous avons finalisé notre installation en octobre 2019. Rapidement nous avons rencontré les acteurs clé du secteur. Le prix de l’innovation reçu au Surf Summit de l’Eurosimma, a également contribué à notre visibilité. En décembre 2019 nous avons créé la société sous forme de SAS avec sept associés dont trois majoritaires travaillant à temps plein sur le projet. Lors de cette implantation l’ESTIA nous a beaucoup accompagné en terme logistique. Les différents évènements organisés au sein de la pépinière nous ont également permis de rencontrer beaucoup d’acteur du secteur sur l’agglomération.

Quelles sont vos prochaines étapes ?

Le démarrage de la production et la vente de 10 premières planches en pré commande, qui seront livrées en avril 2020. A partir d’avril nous pourrons également commencer le lancement de productions plus larges. D’ici là nous avons des points d’amélioration à travailler notamment sur le flex de la planche et sa résistance. A moyen terme nous envisageons de pouvoir développer notre technologie pour d’autres boardspsorts (stand up, kite, skate…).

En ce qui concerne nos financements, nous avons tout d’abord obtenu une bourse avec notre statut d’étudiant entrepreneur pour démarrer le projet. Aujourd’hui nous souhaitons à la fois chercher des fonds à travers les financements régionaux mais également la commercialisation de nos produits et peu être envisager une levée de fonds. Pour 2020-2021 nous ambitionnons de vendre 300 planches et de pouvoir installer une micro-usine sur le territoire pour produire et développer la R&D

 Quel regard portez-vous sur vos premiers pas d’entrepreneurs ?

Nous avons été étonnés par l’accueil des professionnels et réseaux que nous avons sollicités. Beaucoup nous ont aidé avec bienveillance et ont partager ouvertement leur expérience. Nos parcours d’étudiants entrepreneurs nous ont donné les bases de la gestion mais nous avons énormément appris en faisant nos produits et avec les mentors que nous avons rencontrés.