Recherche et transfert de technologies : un axe clé pour l’ESTIA.

Conscient d’être un acteur de la transformation des entreprises et du développement économique du territoire, la Fondation ESTIA soutient des projets de recherches interdisciplinaires qui visent à avoir un réel impact pour proposer des réponses innovantes et valorisables aux questions technologiques, écologiques et sociétales.

« Avec Addimadour, il y a une volonté de créer une vraie synergie régionale au service de la performance industrielle. Etre allié à la recherche de l’ESTIA permet d’être toujours innovant et d’avoir un temps d’avance sur les technologies en devenir »

Née par le biais de la plateforme CompositAdour, Addimadour souffle cette année sa première bougie avec un premier bilan très encourageant.

Financée grâce aux efforts de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque et de la Région Nouvelle Aquitaine, ce projet résulte d’une véritable demande des industriels, partenaires proches de l’ESTIA et membres de la Fondation d’entreprises qui ont activement participé à la conception de la plateforme d’innovation et de transfert de technologies dédiée à la fabrication additive.

A l’occasion de son premier anniversaire, nous avons rencontré Pierre Michaud, Responsable Technique du Pole Fabrication Additive – Addimadour qui a répondu à nos questions.

- Quel est le positionnement qui a été choisi pour Addimadour lors de son lancement ? A-t-il évolué ?

Le positionnement de départ choisi était clair : Addimadour devait devenir la première plateforme française dédiée à la création de pièces métallique de grande dimension. Ce positionnement a été établi pour deux raisons :

  • Pour se démarquer d’une concurrence déjà installée sur la conception de petits modèles.
  • Pour créer une complémentarité de compétences industrielles au niveau du territoire aquitain.

Aujourd’hui, ces activités ont évolué. Elles se sont précisées au cours de cette première année de projets et s’organisent désormais autour de trois axes : 

  • La fabrication additive métallique qui répond aux commandes des industriels, dédiées à la grande dimension
  • La collaboration avec l’entreprise Lauak, dans le cadre de son développement R&D qui a installé sa propre machine au sein d’Addimadour pour bénéficier de l’expertise de l’écosystème ESTIA
  • L’aide et le soutien aux PME  avec notamment l’accueil d’une nouvelle technologie par le biais de KOMETA Technologies, Start-up qui bénéficie des locaux d’Addimadour

- En quoi est-ce innovant pour une école et un territoire de disposer d’une telle plateforme industrielle ?

Aujourd’hui, tout est concentré en un seul site. C’est ce qui fait le caractère unique de la plateforme. Ça peut aussi nous servir d’argument pour attirer de nouvelles entreprises et nouveaux projets sur notre territoire. Concernant l’ESTIA, le modèle est assez particulier bien que d’autres écoles s’en soient inspirées depuis. Les étudiants peuvent bénéficier de la plateforme dans le cadre de leurs projets : ils ont des outils professionnels et de haute technologie à leur disposition.

- Quelles sont les forces d’Addimadour, aujourd’hui ?

Accueillir des entreprises sur le site même d’ADDIMADOUR fait toute sa singularité. Leurs présences encouragent la plateforme à mettre en place des projets collaboratifs, à mélanger les échelles d’acteurs du monde industriel et à créer une véritable complémentarité des savoir-faire. Les maitre-mots d’ADDIMADOUR sont maintenant définis et donnent une direction aux rôles de l’ESTIA : INNOVATION – ECHANGES – CREATION D’IDEES.

Autre point fort pour Addimadour : c’est d’être une plateforme de l’ESTIA. Elle bénéficie ainsi de la dynamique de l’ESTIA Recherche. Il y a une volonté de créer une vraie synergie régionale concernant la performance industrielle et s’allier à la recherche permet d’être toujours innovant et d’avoir un temps d’avance sur les technologies en devenir.

- Quel est le lien d’Addimadour avec CompositAdour ?

Addimadour est un service de CompositAdour. La plateforme fait partie d’un de ses pôles (pôle fabrication additive, qui s’ajoute aux pôles Composite et Robotique). Il y a eu une volonté, dès le départ de différencier les deux activités, ce qui est une très bonne chose. Ça laisse aux deux plateformes la liberté de choisir son propre positionnement par rapport aux entreprises. Les relations entretenues sont des relations de collaboration et non de compétitions.

- Quel est votre bilan 2017 et quels sont vos objectifs pour l’année 2018 ?

En 2017, nous avons recruté 7 nouveaux collaborateurs. Le bilan est très positif. Sur six mois d’activité, nous avons réalisé entre 50 et 60 000 euros de chiffre d’affaire.

Pour 2018, nos objectifs sont audacieux, tant pour Compositadour que pour Addimadour. En termes de chiffres, nous aimerions augmenter le volume d’activité de "Recherche sous contrat" avec un objectif ambitieux de 300 milles euros. On prévoit le lancement d’au moins un nouveau projet de recherche collaboratif en fabrication additive (ex : Cleasnky2 CFP07, PSPC, H2020…). D’autre part, de nouvelles embauches sont prévues et nous voudrions augmenter le travail collaboratif et les projets pluri-acteurs.

Nous avons également des objectifs parallèles : 

  • Soutenir les entreprises régionales (Start-ups, PME, ETI, Donneurs d’ordres), dans leurs projets d’innovation, de développement de produits ou process
  • Contribuer au rayonnement des PME régionales, en mettant en avant leur savoir-faire, lors de l’organisation de conférences scientifiques, séminaires techniques, rendez-vous d’affaires, sur la technopole Technocité (COMPOSIT ADOUR + ADDIMADOUR)
  • Inciter la recherche en favorisant l’appropriation de la plateforme par les équipes de Recherche et de Formation de l’ESTIA

- Quels sont les acteurs et entreprises avec lesquels vous travaillez le plus ?

Les acteurs sont multiples. Nous travaillons notamment étroitement avec des sociétés membres de la fondation comme Dassault ou Safran. Mais Total par exemple nous sollicite également tout comme des PME ou certains centres de recherches et technologiques espagnols. Nos collaborations actuelles ont permis de nous rendre compte qu’il faut mettre à contribution les PME pour créer un vrai réseau de partenaires et un cercle vertueux pour tous. Ça nous permettra aussi de déployer les compétences de chacun sur un même projet.

- Quelles sont les perspectives d’évolution d’Addimadour ?

Avant tout, il faut parvenir à consolider et pérenniser l’activité. Dans les prochains mois, Addimadour ne va pas se concentrer sur la recherche effrénée de croissance exponentielle mais plutôt s’attacher à finir chaque projet commencé pour créer un véritable socle fort. Il faut que les entreprises soient assurées de la qualité des services, en parlent et nous sollicitent à nouveau. Addimadour doit stabiliser ses compétences pour permettre un service de qualité bien ancré sur le territoire et défini.