Vie de l'éco-système ESTIA

La richesse de l’ESTIA se trouve dans sa capacité à créer de véritables synergies en établissant un réseau solide entre étudiants, diplômés et entreprises partenaires. Cet écosystème évolue en permanence au rythme des projets et s’anime à travers la mobilisation des mécènes, partenaires et alumni ESTIA. 

LOUIS est une entreprise née par la rencontre entre trois ingénieurs ESTIA 2015 et un polytechnicien dans la région de Toulouse. Fondée en 2018 à l’IoT Valley, l’entreprise ambitionne déjà de devenir leader européen dans la conception responsable, agile et automatisée de mobilier de bureau. Projet au départ né dans un garage,  Paul Gely (ESTIA 2015 – Cranfield), un des cofondateurs de l’entreprise, nous dévoile les coulisses de son aventure entrepreneuriale en plein développement. 

Quel a été votre parcours après le diplôme ESTIA ?

« Je suis diplômé de l’ESTIA en 2015 avec un double diplôme à Cranfield University. J’ai effectué mon stage de fin d’études au CNES de Toulouse sur un sujet lié au traitement de l’image. Au CNES, j’ai pu être sensibilisé au monde de la recherche et à la sortie je me suis interrogé sur la possibilité de faire une thèse. Pour me laisser le temps d’y réfléchir et de murir cette idée, j’ai pris un CDD d’ingénieur de recherche au CNRS de Toulouse et il se trouve que je ne me suis finalement pas retrouvé dans cet univers : je n’avais pas envie de poursuivre dans cette voie. Ce n’était pas fait pour moi. Au bout de ce CDD j’ai préféré rejoindre un camarade de ma promotion ESTIA 2015, Thomas Devineaux, sur un projet de bateau un peu fou qu’il avait et c’est de là qu’a d’ailleurs démarré l’histoire de LOUIS. »

 

Comment le projet Louis s’est-il construit ?

« Notre projet est tout d’abord la réunion de trois diplômés ESTIA et d’un polytechnicien.

Au départ, je me suis associé à Thomas Devineaux autour d’un projet de bateau sur lequel il travaillait déjà depuis quelques temps. Il voulait construire une réplique de drakkar (bateau viking) en maîtrisant toutes les étapes de conception : de la découpe de troncs d’arbres à la mise à l’eau finale. Cependant, n’ayant aucune aide financière ni sponsor pour ce projet, nous avons décidé de fabriquer et vendre du mobilier de bureau design en bois. Pendant un peu moins d’un an, on a un touché à tout : bureau d’études, éditeur de design… 

En Juin 2017, Baulieu de Reboul (Polytechnique 2017) et Guillaume FEREC (ESTIA 2015) nous ont rejoint et c’est à ce moment-là que notre équipe s’est vraiment constituée. Aux vues des excellents résultats et des bons retours des clients, nous avons décidé de nous positionner sur ce marché et de créer LCB Industries qui deviendra finalement LOUIS. »

 

Qu’en est-il de votre activité aujourd’hui ? De quels accompagnements avez-vous bénéficié ?  

« Aujourd’hui, LOUIS est spécialisée dans la conception de mobilier de bureaux, 100 % personnalisable et livré rapidement, en seulement deux semaines. Nos produits sont fabriqués en France, de manière agile et automatisée, le tout à partir de bois provenant de forêts écogérées en Europe. Nous sommes 9 dans l’entreprise : les 4 cofondateurs et 5 salariés.

En quelques mois, nous sommes passés de notre garage à de vrais bureaux puisque notre équipe a été accueillie par IoT Valley en 2017, où nous avons également pu bénéficier d’un accompagnement solide sur notre projet d’entreprise. Fin 2018, nous avons suivi un parcours d’accélération avec Technostars à Paris. Depuis le premier jour nous veillons à ce que notre activité nous permette à tous d’avoir un salaire mensuel.

Concernant notre bilan 2018, nous avons pu générer un chiffre d’affaire de 400 000 € et nous démarrons une première levée de fonds pour réunir 800 000 € que nous utiliserons pour :

  • Développer l’automatisation complète de notre process de fabrication (30%).
  • Développer notre équipe commerciale (30%).
  • Développer la marque Louis et la plateforme web (30%).

 

Franchir le cap de l’entreprenariat : est-ce quelque chose que vous auriez imaginé avant ?

« Le pas vers l’entreprenariat ne s’est effectivement pas fait directement après mon diplôme contrairement à Thomas qui avait davantage travaillé à ça. Néanmoins, pendant toute notre formation d’élève ingénieur, l’ESTIA a cultivé en nous la fibre entrepreneuriale et cet esprit de challenge : avec les 24h de l’innovation évidemment qui arrivent à peine deux mois après notre entrée à l’ESTIA, mais aussi bien d’autres événements que l’école organise. Pour ma part, j’ai vécu des expériences à l’ESTIA qui m’ont rendu sensible à l’esprit d’entreprendre :  les Entrepreneuriales, la participation à des workshops ou encore aux start-ups week-end dans le cadre d’un partenariat avec Polytechnique. Thomas a été mon binôme de travail à l’ESTIA pendant tous ces événements donc nous savions déjà que nous souhaitions travailler ensemble, bien avant LOUIS. »

 

Quel est l’apport aujourd’hui de votre expérience à l’ESTIA ?

« Pour construire le bateau viking de notre premier projet, nous avons dû concevoir et fabriquer plusieurs machines nous-mêmes. Aujourd’hui, ce sont à la fois les produits, les processus d’automatisation et les machines que nous avons pensé et réalisé pour fonder LOUIS. C’est ce que j’essaie de véhiculer autour de moi : oui, le diplôme ESTIA est un diplôme généraliste contrairement à d’autres écoles d’ingénieurs, mais il nous en apprend suffisamment pour éveiller notre curiosité sur tout un tas de thématiques. C’est à chaque élève ESTIA de construire son propre parcours, son propre profil d’ingénieur et l’école est à notre écoute. 

L’ESTIA nous offre toutes les clés pour devenir un ingénieur polyvalent et surtout curieux. Nous sommes sensibilisés à un équilibre entre innovation, créativité et esprit d’initiative. Pendant ou même après mon diplôme, je n’ai jamais eu peur d’apprendre de nouvelles choses, de me lancer dans des thématiques que je connaissais mal. Pendant trois ans, mes interlocuteurs (professeurs ou personnels ESTIA) m’ont appris l’adaptabilité. »

 

Quelles sont vos relations avec l’ESTIA aujourd’hui ?  

« Au cours de l’été 2018, avec LOUIS, je suis entré en contact avec Michel Grillet, Responsable des relations entreprises à l’ESTIA, pour soumettre une offre de stage à un élève ingénieur ESTIA de première année. Cela s’est concrétisé et c’est avec plaisir que je réitérerai l’expérience : c’est marrant d’accueillir des élèves ingénieurs dans nos locaux en sachant qu’ils ont eu vécu à peu près les mêmes expériences que nous (expérience associative, professeurs, challenges) mais avec de nouvelles anecdotes.

Aussi, en avril prochain, je participerai avec Thomas et Guillaume, à la rencontre Alumni ESTIA organisée à Toulouse, dans les murs de l’IoT Valley, où également Sébastien Applanat (ESTIA 2014) travaille. L’organisation de cet événement est une première pierre : il est important de faire comprendre aux diplômés et élèves ingénieurs ESTIA qu’ils disposent d’un réseau d’ingénieurs diversifié, qualifié et disponible. »