Entrepreunariat

Avec deux espaces dédiés à l’entrepreneuriat, ESTIA Entreprendre propose un panel de services complémentaires pour les entreprises en phase d’amorçage et d’accélération (incubateur, pépinière, hôtel d’entreprise), contribuant au développement économique du territoire. Ce programme d’accompagnement vise également à promouvoir concrètement l’entrepreneuriat auprès des étudiants et chercheurs de l’école.

 

 

 

Après des études supérieures en design entre Roubaix et Rennes, Camille SUAREZ a développé un procédé d’exploitation de résine de pin maritime à vocation industrielle. Récemment installée à l’incubateur IZARBEL de l’ESTIA, elle y crée Arrosia, un bureau d’études de design et de recherches où elle étudie actuellement les propriétés techniques de cette ressource locale.

L’objectif est d’envisager une production industrielle mesurée et adaptée à la saisonnalité et au respect environnemental de son extraction.  

 

 

Comment a débuté l’histoire d’Arrosia ?

A l’origine, Arrosia est un projet de fin d’études. J’ai obtenu mon diplôme supérieur des Arts Appliqués au L.A.A.B de Rennes  et j’ai dû mener pendant mes deux dernières années un projet recherche. Pour ce projet, j’ai eu envie de travailler avec des ressources renouvelables disponibles, caractéristiques d’un territoire. Je me suis alors intéressée aux ressources françaises comme la lavande ou le lin, et je me suis finalement positionnée sur la résine de pin maritime des Forêts Landaises.

 

C’est au gré des rencontres que j’ai pu forger mon projet et notamment grâce à la rencontre de Claude COURAU, historien profondément animé par l’histoire du pin et du gemmage (méthode d’extraction de la résine de pin) et l’équipe d’Holiste, une société qui défend des valeurs au service d’une méthode de gemmage verte et durable.  Il m’a fait part des heures de gloire de cette filière mais également des problèmes environnementaux que l’extraction intensive pouvait mener.

En raison des techniques utilisées, nuisibles pour la nature, les industriels se sont tournés vers d’autres pays moins regardant sur les normes sanitaires et écologiques de l’extraction de cette sève.

 Ce contexte m’a touché et j’ai voulu en savoir davantage sur ce matériau, en ramenant un savoir-faire pour réactiver une économie locale. J’allie mon projet avec économie durable et lien social.

 

 - Pourquoi poursuivre ce projet de recherche sous forme entrepreneuriale ?

C’est surtout face à l’intérêt des industriels, notamment HOLISTE, qui ont vu dans ma démarche un réel potentiel économique, que j’ai décidé de franchir le pas de l’entrepreneuriat. Les entreprises sont demandeuses de nouveaux matériaux biosourcés, de réduction de pertes matières et de meilleure gestion des déchets.

La résine de pin est un thermoplastique qui ne perd pas ses propriétés initiales et ses capacités techniques. Il est ainsi réutilisable, 100 % renouvelable et reste une alternative parfaite au plastique.

 Avec Arrosia, je veux valoriser cette ressource délaissée ou trop peu exploitée pour en faire un matériau durable, responsable et renouvelable.

Aussi, j’ai toujours eu une curiosité d’apprendre et de manipuler. C’est pourquoi, je tiens à ma démarche mêlant design, ingénierie et marketing.  Mon objectif est de maîtriser l’ensemble du cycle produit : depuis la sélection de la matière première jusqu’au produit fini.

 

 - Quels ont été les débuts d’Arrosia après ton projet d’études ?

J’ai mené une recherche exploratoire sur la résine de pin. J’ai dû entreprendre un protocole scientifique, à cheval entre la chimie de la matière et la caractérisation de sa réaction mécanique. Cela m’a donné des premiers échantillons qui m’ont permis d’identifier les caractéristiques de la matière.

 De manière plus concrète, entre Juin et Décembre 2018, j’ai écrit un brevet sur cette matière : sa composition, son procédé de fabrication. Ça a été le moment pour moi de frapper à toutes les portes pour rassembler des partenaires et de pouvoir m’entourer de différents profils qui pouvaient m’apporter des toutes les compétences nécessaires à la compréhension de cette matière. C’est suite à la rencontre avec Christophe SEILLER du cluster EUROSIMA que j’ai connu le réseau ESTIA.

 J’ai intégré l’incubateur IZARBEL fin Janvier. Le but est de confirmer mes intuitions par rapport à toutes les propriétés de la matière.

 

Pourquoi avoir choisi d’intégrer ESTIA ENTREPRENDRE ?

Le secteur de l’ESTIA et ses interlocuteurs restent proches de mes problématiques. Son environnement technique est propice à la bonne évolution d’Arrosia, notamment avec ses plateformes de transfert de technologie comme Compositadour ou Addimadour. Je suis en pleine étape de recherche et c’est essentiel pour moi de m’entourer d’un écosystème proche géographiquement de ma ressource et disposant de laboratoires de recherche de pointe.

 

- Quelles sont les prochaines étapes d’Arrosia ?

Je suis au cœur d’une analyse de démarche et de potentiel de ce nouveau matériau. Je n’en suis qu’au balbutiement de mon projet et ma société n’existe pas encore juridiquement. La création de la société va donc être une des prochaines étapes majeures.

 D’autre part, je travaille avec la plateforme CANOE, qui est un centre de R&D, qui m’aide à la caractérisation des propriétés techniques de la résine de pin. Je suis donc en train de réaliser un mapping de toutes les possibilités de domaines d’applications industrielles que je pourrai emprunter avec cette matière, en termes de création.

J’ai aujourd’hui trois secteurs d’activités qui m’attirent et me paraissent pertinents : la construction durable, l’ameublement et les activités nautiques/outdoor.