Recherche et transfert de technologies : un axe clé pour l’ESTIA.

Conscient d’être un acteur de la transformation des entreprises et du développement économique du territoire, la Fondation ESTIA soutient des projets de recherches interdisciplinaires qui visent à avoir un réel impact pour proposer des réponses innovantes et valorisables aux questions technologiques, écologiques et sociétales.

Retour avec Ionel VECHIU, enseignant-chercheur à l'ESTIA, sur l'exploitation de la plateforme ENERGEA, les enjeux auxquels elle va être confrontée et ses perspectives d'évolution.  

Quel est l’historique de la plateforme ENERGEA ?

Depuis 2009 la recherche à l’ESTIA s’est largement structurée autour de 4 plateformes mises en place au cours de la période 2007-2010. Initialement, la plateforme ENERGEA visait à proposer des moyens techniques expérimentaux à un groupe de réflexion scientifiques réunissant chercheurs et doctorants pour tester et finaliser leurs recherches. Au fil des travaux de recherche menés, l’activité de la plateforme s’est orientée plus nettement vers les énergies renouvelables.

La plateforme ENERGEA, a pour élément central un micro réseau électrique intelligent (« smart grid ») modulaire et flexible. Composée de sources d’énergie, de systèmes de stockage, de charges et de convertisseurs, elle permet de reproduire, à l’échelle du laboratoire, un réseau électrique réel. Aujourd’hui, ses activités se sont diversifiées et servent de support à plusieurs projets répondant aux besoins d’entreprises, d’organismes publics ou encore aux doctorants ESTIA.

Peux-tu nous donner des exemples de projets collaboratifs menés ?

Le projet INSUL’GRID qui se finalise en Septembre, fait partie des importants projets collaboratifs auxquels Energea a activement participé et se félicite des résultats. Insul’grid est un projet de R&D visant à développer des centrales hybrides capables de combiner en temps réel les ressources énergétiques produites par plusieurs Energies Renouvelables et différents moyens de stockage. Co-porté avec Valorem, entreprise bordelaise pionnière des énergies vertes, et le Laboratoire Laplace de Toulouse, le projet a duré quatre ans et demi, permettant l’embauche et mobilisant trois doctorants et trois post-doctorants de l’ESTIA. Il a permis à l’ESTIA d’exploiter son savoir-faire dans le cadre d’un projet avec une finalité industrielle et de tisser des liens avec d’autres laboratoires de recherches français. Certaines solutions développées pendant le projet seront implémentées dans les centrales que Valorem installera dans les régions insulaires notamment en Guadeloupe, à Sainte Rose.

Un autre exemple, plus récent, est le projet collaboratif Opti-Micro Grids, qui a débuté en Avril  2018.  Ce projet est porté par le Conseil Régional de la Nouvelle-Aquitaine, et s’appuie sur une doctorante brésilienne Daniela YASSUDA YAMASHITA. Daniela va pouvoir bénéficier de deux expertises de laboratoires : le laboratoire LIAS de l’Université de Poitiers et Estia 2 - ENERGEA de l’ESTIA.  « Le sujet de ma thèse est l’Optimisation et management énergétique des micros réseaux et est encadré par les professeurs Ionel Vechiu (ESTIA) et Jean Paul Gaubert (Université de Poitiers). Ma principale motivation pour venir en France, plus spécifiquement à l’ESTIA sur ce projet, c’est l’opportunité d’être expert dans ce sujet qui non seulement attire mon attention, mais aussi me permettra d’entrer dans un domaine qui est pleine croissance. », complète Daniela

Comment les travaux de recherche sont-ils diffusés à travers les enseignements de l’Ecole ?

Il y a un intérêt grandissant sur le sujet des énergies renouvelables de la part des étudiants. Afin de leur transmettre un socle de compétences solides et de partager nos recherches, l’ESTIA a lancé en 2016 le master Smart Grids. Les enseignements proposés sont essentiellement portés vers les énergies renouvelables et les réseaux électriques intelligents. Ce master est assuré en collaboration avec l’Université du Pays Basques (UPV) de San Sébastien. Les cours y sont donc partagés entre les deux établissements partenaires et les étudiants peuvent bénéficier de l’ensemble de l’écosystème ESTIA de la même manière. Le lien entre la plateforme et les enseignements n’est pas forcement direct. C’est davantage à travers des TP ou des projets que doivent mener les étudiants durant leur cursus, qu’ils peuvent être amenés à utiliser la plateforme. Ce master a été d’abord imaginé car les compétences sont là, sont maîtrisées et bien établies.

Quelles sont les perspectives de développement de la plateforme ?

La plateforme, comme depuis ses débuts, évolue au cours du temps et reste flexible face à son développement. ENERGEA est maintenant un outil lié aux domaines scientifiques (support de thèse), industriels (support en réponse à des commandes d’entreprises) et étudiants. Les perspectives d’évolution restent larges et nous souhaiterions déployer encore davantage les compétences du laboratoire à l’international.

A plus court terme, les chercheurs et doctorants de la plateforme seront mis à contribution pour le projet ESTIA 3, projet de nouveau bâtiment de l’ESTIA qui permettra d’accueillir plus de 1 000 étudiants par an à la rentrée 2019. ENERGEA a été sollicité pour proposer des solutions pour la construction du bâtiment. L’objectif de l’ESTIA est d’en faire un smart-building. « Il faut profiter des connaissances d’ENERGEA pour participer aux projets et proposer une expertise des énergies renouvelables ». ESTIA 3 sera à la fois une vitrine des travaux de recherche et un lieu d’expérimentation. Il pourra générer des projets sur des nouvelles thématiques en lien avec les enjeux de la transition énergétique. Le rôle d'ENERGEA est aujourd’hui d’identifier les besoins du bâtiment pour le rendre autonome et intelligent en termes d’énergies.